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Tout savoir sur la linguistique

La linguistique, science de l’étude des langues, évolue au rythme des découvertes et des innovations. De l’analyse des structures grammaticales aux avancées en intelligence artificielle appliquée aux langues, ce domaine révèle des aspects fascinants de la communication humaine. Cet article explore les grandes tendances actuelles, les actualités marquantes, et les enjeux qui façonnent le futur de la linguistique. Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à visiter notre bibliothèque de ressources linguistiques.

Une langue disparait tous les quinze jours

Au fil des siècles, la diversité linguistique du monde diminue. En 5 000 ans, ce sont quelques 30 000 langues qui ont disparu. Et selon les linguistes le phénomène devrait s’accroître au cours du XXIè siècle.Il est estimé que 50 % à 90 % des langues parlées aujourd’hui seront amenées à s’éteindre dans les prochaines décennies, soit entre 3 000 et 4 000 langues. Ce qui amène le linguiste français Claude Hagège à quantifier qu’: « une langue disparaît tous les quinze jours ». A rapporter sur une année, cela fait 25 langues !

L’Unesco présume, quant à elle, que 5 500 langues sur 6 000 disparaitront d’ici un siècle, soit plus de 90 % des langues actuelles.

Un phénomène mondial

Bien sûr toutes les nations sont concernées mais les langues indonésiennes, néo-guinéennes et africaines, qui affichent encore une véritable multiplicité, seront les plus touchées.

Pour l’Europe, sur les 123 langues parlées, 9 langues sont désuètes, 26 langues en train de s’éteindre et 38 « en danger ».

De nombreux facteurs en marche

Les experts parlent de « langue en voie de disparition », quand celle-ci rassemble moins de 100 000 locuteurs et qu’elle ne se pratique quasiment plus dans les échanges au quotidien, économiques, sociaux… Différents facteurs entrent en jeu dans ce phénomène d’extinction : la démographie, les enjeux socio-économiques, la politique, les dominances culturelles, les conquêtes militaires…

Les linguistes ne sont pour autant pas totalement pessimistes car  de nombreuses langues en danger par le passé ont connu une renaissance et se sont imposées par la suite. Ainsi au VIIIe siècle l’anglais était délaissé. L’hébreu, qui n’était plus utilisé depuis le IIe siècle, est devenu une langue officielle et compte aujourd’hui 7 millions de locuteurs…

Vers l’hégémonie du franglais

À l’occasion de la semaine officielle de la langue française, le journal Le Parisien a collaboré avec Médiaprism, un groupe de communication, pour réaliser une étude portant sur l’utilisation des anglicismes dans la langue française. Il en est ressorti que 90% des Français ont carrément adopté ces mots qui viennent d’ailleurs

Pour le journal, ces anglicismes sont devenus des incontournables. Dans le cadre de cette étude, le professeur Jean Maillet, expert en langue française, précise que si auparavant les anglicismes ne représentaient que 10% des mots couramment utilisés, ce pourcentage va crescendo à un rythme effréné. Cette augmentation est essentiellement due à la croissance technologique, secteur où les mots anglais sont monnaie courante. Dans certains cas, ils ne sont pas gardés tels quels, ils sont francisés. La pratique la plus courante consiste à y ajouter un « –er » pour donner des forwarder et autres liker et skyper.

Dans le monde professionnel, les deadlines et burn-out ont intégré le vocabulaire courant. Et ces deux mots ne sont qu’une petite partie de ceux qui, selon le Figaro, mériteraient d’être éradiqués du vocabulaire français. Ainsi, le quotidien considère que « en coulisses » n’a aucune raison d’être traduit par « backstage », « vérifier » est un mot bien français qui signifie exactement la même chose que « checker ». Entre « flyer » et « prospectus », il n’y a pas de différence, si ce n’est que l’un est un mot anglais, l’autre français. Et le journal ne manque pas de relever que le « stand by » signifie en anglais « se tenir à côté » et que donc mettre quelque chose en « stand by » n’a pas forcément le sens qu’on lui prête.