Devenir traducteur assermenté : un engagement
Les autorités judiciaires et les administrations s’adressent au traducteur assermenté pour transposer leurs différents documents officiels. Pour être agréé et pouvoir exercer dans la traduction assermentée, il faut postuler auprès du ministère des affaires étrangères, qui sélectionnera les candidats selon l’expérience et la motivation.
A l’heure des mouvements migratoires, les relations contractuelles reprennent, elles aussi, une dimension internationale et redeviennent un élément essentiel de la vie économique, sociale et civile contemporaine, provoquant une interpénétration des systèmes juridiques. C’est d’ailleurs grâce à la traduction juridique que les échanges entre les services, les personnes ou les biens sont possibles. Ce domaine méconnu des non spécialistes mérite donc bien quelques explications car à un moment ou à un autre, chacun d’entre nous peut y avoir recours.
Qu’est-ce qu’une traduction assermentée ?
La traduction certifiée ne peut être réalisée que par un traducteur assermenté qui a donc prêté serment auprès d’un tribunal. C’est ce même tribunal qui délivre le cachet ou « sceau »que le traducteur apposera sur ses documents traduits.
Grâce à ce cachet, à la signature du traducteur et à la mention «vu, ne varietur» le document sera reconnu comme officiel par les tribunaux et administrations nationaux.
Les particularités de cette catégorie de traduction c’est qu’elle doit respecter au plus proche la mise en forme du document original quel qu’il soit, préciser que c’est une traduction ainsi que la langue d’origine du document. Toutes les pages doivent être numérotées et paraphées et la fin du document doit être stipulée afin d’empêcher tout rajout par un tiers.
Si ce n’est pour certains documents d’état civil (puisqu’évolutif), une traduction assermentée n’a pas de limite de validité.
Profil du traducteur assermenté
Habilité par le ministère des affaires étrangères, le traducteur assermenté travaille pour les tribunaux, les instances administratives et juridiques. Il prend en charge la traduction des documents juridiques et officiels (jugements, testaments, actes de notaires, extraits de naissance ou de décès, avis d’urbanisme…).
Salarié d’une agence de traduction ou traducteur professionnel freelance, le traducteur assermenté officie en tant qu’expert et valide, par sa signature et son cachet, la conformité et l’authentification des documents.
En France, aucun diplôme de traduction n’est exigé pour devenir traducteur assermenté. Le postulant doit être majeur et bien entendu avoir un casier judiciaire vierge. Sa candidature (CV et lettre de motivation) doit être adressée au procureur de la République et déposée au Tribunal de Grande Instance de la ville dont il dépend. Date limite de dépôt des candidatures : 1er mars de chaque année. Après l’examen du dossier, suivra une audition, auprès du commissariat de police ou de la gendarmerie, pour vérifier les diverses informations.
Il faut suivre, ensuite, une procédure spécifique auprès d’une Cour d’Appel qui consiste en :
- Passer un examen d’aptitude destiné à évaluer les compétences linguistiques du candidat et sa capacité à traduire des documents avec précision.
- Prêter serment : Une fois l’examen réussi, le candidat prête serment devant la Cour d’Appel concernée. Cela l’autorise à exercer en tant que traducteur assermenté dans cette juridiction.
- Enregistrement : Un avis final positif, donné par l’assemblée générale de la Cour d’Appel, accréditera le candidat. Celui-ci figurera alors sur les listes officielles des traducteurs assermentés et dans l’annuaire des traducteurs assermentés. Le candidat peut alors à traduire des documents officiels et juridiques dans les langues pour lesquelles il a été assermenté.